Qui je suis ?

Photographe depuis plus de 15 ans, j'ai exposé dans divers lieux et galeries. Des expos personnelles et collectives m'ont permis d'obtenir de nombreux prix.

Les Territoires d'incertitudes d'Olivier Benguigui

By Kristoff

Des jeunes femmes se tiennent seules, devant des mondes civilisés, des murs de bâtisseurs, des esplanades , qu'il a placé là, comme un décor fatal, dans un excès de netteté, sans suite, limité à cette unique évidence de territoire inhabité. Des jeunes femmes belles, égarées, animées par l'angoisse de l'inconnu mais faisant front, encouragées par le pouvoir muet de l'espérance irraisonnée. Par-delà ses photographies, Olivier veut changer notre regard, nous détacher de la norme.

Sa série « No Woman's land », pour ne citer que ce travail, illustre son discours, théâtralise l'espace public, déforme les arrangements esthétiques, avec pour but de nous faire cesser d'y croire. L'insécurité devient la règle,

la femme misérablement humaine, dernière survivante, combattante par atavisme, fermement campée sur ses jambes ou en équilibre instable.

C'est ainsi qu'Olivier invente sa manière d'habiter le monde, c'est ainsi qu'il nous invite à être en phase avec son univers.

Ce qui est l'évidence ne l'est plus, la vie est encore éclairée mais elle est vide, ses personnages deviennent des êtres rares, rescapés ? Ressuscités ? L'ivresse nous dépasse.

Il faut chercher à comprendre, relever les indices, nous rééduquer à la vie !

Comme l'on s'éloigne de l'innocence des choses, de leur justesse, tout est si soudainement radicalement opposé. Que dire de sa représentation des personnages mis en danger dans un lieu concret, celui d'une laverie automatique, où la confusion atteint son paroxysme ! Il n'est pas simple de rendre cruel un univers domestique, et c'est bien là sa performance. Dans ce lieu a priori transparent, notre sang se glace devant la souffrance silencieuse, devant ce cri sans élan ! Olivier nous bouscule de droite et de gauche, de bas en haut, nous laissant sans force. Mais à y regarder de plus près, les personnages mis en scène ne succombent pas. Il y a leur regard fixant l'horizon, l'heure d'après, le lendemain,

la chair est encore vivante, abattue mais vivante !

ils ramassent leur vie au sol, se fardent outrageusement en signe de défi, se transforment de l'intérieur et de l'extérieur, mettant le cap vers ce monde humain auquel ils appartiennent, et qui reste à croquer.

Ajouter un commentaire

Les commentaires sont vérifiés avant publication.
Nom Message
Pays
Ville
Email
Site web
Message